L’annonce de la création de « Garkuar Kassa » (« Défense Volontaire de la Patrie ») par le Mouvement M62, relayée par l’Union des Étudiants Nigériens de Niamey (UENUN), constitue une menace existentielle pour le Niger. Transparency International Niger, dans un communiqué de presse rendu public le 31 juillet 2025, condamne avec la plus extrême fermeté cette milice estudiantine, masquée en élan patriotique. Cette initiative viole le monopole régalien de l’État sur la sécurité nationale et sème les germes du chaos, occasionnant des tensions communautaires, lynchages, arrestations arbitraires et affrontements avec les forces régulières.
Transformer des étudiants, l’avenir de la nation en supplétifs armés est une falsification grotesque de la défense nationale. L’UENUN, gardienne historique de la démocratie nigérienne, trahit ici sa mission et la mémoire de ses martyrs.
Transparency rappelle que l’Histoire crie l’échec sanglant des milices. Au Niger, la « Triste Jeunesse Pionnière » de la Première République terrorisa les civils. En Haïti, les « Tontons Macoutes » incarnèrent la terreur d’État. Les « Jeunes Patriotes » ivoiriens plongèrent leur pays dans l’instabilité. Les « Interahamwe » rwandais orchestrèrent un génocide. Les CDR burkinabés trahirent l’idéal révolutionnaire. Les Janjaweed soudanais précipitèrent une guerre civile. Les Anti-Balaka centrafricains perpétrèrent des massacres. Des Contras nicaraguayens aux Tigres Tamouls sri-lankais, le scénario fut identique : violences incontrôlables, violations massives des droits humains, dislocation sociale. Toutes promettaient la sécurité ; toutes apportèrent le malheur. « Garkuwa Kassa » s’inscrit dans cette lignée infernale.
L’Armée Républicaine : seul rempart légitime
Face à ce péril, TI-Niger exige l’interdiction immédiate de cette milice et rappelle l’impératif absolu, que seule une armée républicaine forte, disciplinée et professionnelle peut garantir la sécurité. L’État doit investir coûte que coûte dans ses Forces de Défense et de Sécurité, en augmentant les effectifs, avec une amélioration des conditions de vie, d’équipements modernes et un encadrement rigoureux. La société civile, les syndicats et les médias doivent mobiliser les jeunes contre cette dérive mortifère. Le Niger n’a pas besoin de milices, mais d’institutions fortes, transparentes et respectueuses du droit. Renforcer l’armée régulière n’est pas une option, c’est la condition sine qua non pour éviter le chaos, préserver l’unité nationale et honorer véritablement la patrie. L’Histoire jugera ceux qui auront préféré les milices à la République. Si les étudiants veulent se faire enrôler dans l’armée nigérienne cela est une bonne chose, mais dans une milice c’est inadmissible !
L’appel de TI-Niger est un cri d’alarme et un acte de résistance. Il enjoint aux autorités d’interdire sans délai « Garkuar Kassa ». Il exhorte l’UENUN, héritière d’une histoire glorieuse de lutte pour la démocratie, à rejeter ce projet infâme contraire à sa mission et à honorer la mémoire de ses martyrs, non par les armes, mais par le combat pour l’État de droit. Il appelle la société civile, les syndicats et les médias à une vigilance et une mobilisation sans faille pour protéger la jeunesse de cette manipulation mortelle.
Le Niger ne se construira pas sur les ruines fumantes laissées par des milices incontrôlées, mais sur les fondations solides d’institutions républicaines fortes, transparentes et responsables. Renoncer à l’armée régulière au profit de milices, c’est troquer l’espoir d’un avenir stable contre la certitude d’un enfer déjà trop souvent expérimenté. L’Histoire nous regarde. Ne laissons pas le chaos l’emporter. Investissons dans la seule force légitime, celle de la République.
Mahamadou Tahirou
