Après la tentative avortée de coup d’Etat au Bénin, survenue le dimanche 7 décembre dernier, force est d’admettre que les leaders béninois civils et militaires ont honoré l’image de ce pays qualifié de ‘’Quartier Latin de l’Afrique’’ en raison de son héritage éducatif exceptionnel et de sa tradition intellectuelle.
A preuve, les anciens présidents Nicéphore Soglo et Yayi Boni ont, sans tergiverser, condamné avec énergie cette hérésie prouvant ainsi leur choix irréversible de la continuité du processus démocratique dans leur pays qui force l’admiration en Afrique.
« En ma qualité de premier président de l’ère du renouveau démocratique, je condamne avec la plus grande fermeté la tentative de remise en cause de l’ordre constitutionnel intervenue ce dimanche 7 décembre 2025 », a déclaré Nicéphore Soglo. Ce faisant, pour lui, le Bénin a évité le pire suite à cette ‘’attaque ignoble’’, selon ses termes, tout en appelant au sursaut national pour conforter le choix du peuple béninois souverain en faveur de la démocratie et de l’Etat de Droit.
C’est avec la même ardeur et le même engagement républicain que l’ancien président Yayi Boni, réputé être opposant à Patrice Talon, le chef de l’Etat actuel, a dénoncé et condamné la forfaiture du dimanche à travers son message depuis sa ‘’retraite sanitaire’’. « Alors même que la situation était confuse, j’ai autorisé le parti Les Démocrates (NDLR : sa formation politique) de rendre public un communiqué condamnant cette tentative de prise de pouvoir par les armes. J’ai ensuite envoyé un message personnel au président Patrice Talon lui témoignant ma solidarité aux côtés de la République éprouvée ». Tout en se félicitant de la grâce divine qui lui a permis de diriger le Bénin pendant dix ans dans la paix et la quiétude, Yayi Boni a réaffirmé son attachement aux valeurs démocratiques qui, selon lui, ‘’plus qu’une expérience est une conviction insérée dans mes gènes’’.
Dans le même ordre d’idées, le général à la retraite Robert Gbian a déclaré publiquement que ‘’rien ne peut justifier ce coup d’Etat’’ avant de préciser que les auteurs et co-auteurs de cette aventure seront châtiés pour leur forfaiture.
C’est cela prêcher la vertu par l’exemple : démontrer sans hésiter le sens de l’Etat en toutes circonstances. Qui plus que les leaders politiques et les intellectuels pour prendre position en temps réel lorsqu’il y a péril en la demeure commune ? C’est l’incertitude et le chaos assurés lorsque, dans un pays, la classe politique et les intellectuels décident par connivence ou peur de fermer les yeux sur les ruptures de l’ordre constitutionnel et démocratique. Où sont ces ‘’grands leaders’’ de chez nous qui voudraient qu’on retienne d’eux, à travers communicants et influenceurs commis pour l’occasion, qu’ils sont des démocrates dans l’âme ? Vos homologues du Bénin viennent de vous damer le pion de la plus belle des manières.
La rédaction





