31.8 C
Niamey
26 septembre, 2025
spot_img

Retrait des pays de l’AES de la CPI : Un pied de nez à la justice internationale !

Ça y est ! Les gouvernements des pays de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) ont décidé, ce 22 septembre, de leur retrait du statut de Rome de la Cour Pénale Internationale (CPI) dans une déclaration conjointe. On se rappelle que les juntes sahéliennes ont utilisé le même mode opératoire contre la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) avec leur retrait fracassant de ces institutions, avec effet immédiat. L’argument est invariablement le même : la mainmise de l’impérialisme international.

 S’agissant de la CPI, le réquisitoire des juntes sahéliennes est sans équivoque : « cette juridiction s’est transformée en instrument de répression néocolonial aux mains de l’impérialisme, devenant ainsi l’exemple mondial d’une justice sélective ». En effet, le reproche qui est généralement fait à la CPI est qu’elle ne s’intéresse qu’à ce qui se passe en Afrique, et aux dirigeants africains, et jamais ailleurs sur les autres continents.

S’il est vrai qu’un Etat membre peut souverainement quitter la CPI, il n’en demeure pas moins que le retrait n’a pas d’effet immédiat, comme annoncé dans la déclaration conjointe des pays de l’AES. En effet, le retrait n’est effectif qu’un an après réception de la notification par le bureau des traités des Nations-unies à New-York.

Dans une déclaration rendue publique, ce 23 septembre, en réaction à cette décision de retrait, le directeur régional d’Amnesty International pour l’Afrique de l’ouest et l’Afrique centrale a indiqué que « le retrait du Mali n’aura aucune incidence sur l’enquête en cours de la CPI concernant la situation au Mali, ni sur les obligations du Mali envers la Cour, notamment celle de coopérer à cette enquête, qui porte sur tous les crimes commis sur le territoire malien depuis 2012 jusqu’à la date à laquelle son retrait prendra effet ». Et le directeur régional d’Amnesty de préciser : « Il n’y a actuellement aucune enquête publique de la CPI au Niger et au Burkina Faso ».

Les juntes sahéliennes entendent combler le vide par le recours « à des mécanismes endogènes pour la consolidation de la paix et de la justice ». Certaines sources non officielles annoncent la création prochaine d’une Cour Pénale Sahélienne. Dans tous les cas, les Etats de l’AES ne ferment pas totalement la porte en annonçant leur ouverture à d’autres cadres. Ils rassurent « de leur engagement à continuer à coopérer dans d’autres cadres appropriés à la promotion et à la protection des droits de l’Homme et au respect de la souveraineté des Etats ».

L’histoire a démontré que la justice internationale se donne toujours les moyens pour enquêter sur les crimes de guerre, les crimes contre l’Humanité ou génocides dans différents Etats car ce sont des crimes imprescriptibles.

L’unanimité est faite : la décision des Etats Sahéliens est un pied de nez à la justice internationale et au multilatéralisme. Après la CEDEAO, l’OIF et la CPI, qu’elle sera la prochaine cible ? L’Union africaine ? L’Organisation des Nations-unies et ses agences spécialisées ? Restons connectés aux annonces depuis le palais présidentiel de Koulouba, à Bamako.

La Rédaction  

Related Articles

Stay Connected

0FansJ'aime
3,912SuiveursSuivre
0AbonnésS'abonner
- Advertisement -spot_img

Derniers Articles