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10 octobre, 2024
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Report de la rentrée Scolaire au Niger : Un décalage nécessaire

Le Conseil des ministres tenu le 19 septembre dernier a décidé du report de la rentrée scolaire initialement prévue le 1er octobre au 28 octobre 2024. Cette décision met en lumière les défis auxquels le pays est confronté, tant sur le plan humanitaire qu’économique.

La décision de reporter la rentrée scolaire est principalement motivée par les conséquences des inondations dévastatrices qui ont touché le pays ces dernières semaines. De nombreuses écoles ont subi des dommages significatifs, rendant leur réhabilitation urgente avant de pouvoir accueillir les élèves. Par ailleurs, certains établissements scolaires abritent actuellement des sinistrés qui ont perdu leurs habitations à cause de ces catastrophes naturelles. La situation est critique et la priorité doit être donnée à la sécurité et au bien-être des enfants et des familles touchées.

Cependant, au-delà des raisons humanitaires, des indiscrétions laissent entrevoir une autre réalité moins rassurante. Certaines sources évoquent le contexte économique et financier difficile qui a des répercussions directes sur la préparation de la rentrée scolaire, notamment en ce qui concerne la commande des fournitures scolaires. Traditionnellement, à l’approche de la rentrée, le gouvernement s’assure que les fournitures sont effectivement mises à disposition des régions. Or, cette année, les retards dans la livraison de ces fournitures soulèvent des inquiétudes quant à la capacité de l’État à répondre aux besoins éducatifs de ses citoyens.

Il est également à noter que le trésor national envisage un énième recours aux bons de trésor sur le marché des titres de l’Union monétaire ouest-africaine (UMOA) d’ici la fin septembre 2024. Toutefois, la situation est préoccupante, car les deux dernières émissions de bons de trésor par le Niger n’ont pas réussi à dépasser les 50% de leurs objectifs de souscription. Cela soulève des questions quant à la confiance des investisseurs dans la capacité du pays à gérer sa dette et ses finances publiques.

Ce contexte économique difficile, conjugué aux urgences humanitaires, pose un défi important pour le gouvernement du Niger. Le report de la rentrée scolaire est une mesure pragmatique qui vise à protéger les enfants tout en offrant au gouvernement le temps nécessaire pour remédier aux dégâts causés par les inondations et pour préparer une rentrée dans des conditions adéquates. Toutefois, cette situation souligne également la nécessité d’une réflexion plus profonde sur la gestion des ressources et la planification budgétaire du pays.

L’éducation est un pilier fondamental pour le développement d’une nation. Les retards dans la rentrée scolaire, bien qu’ils soient justifiés par des circonstances exceptionnelles, peuvent avoir des répercussions à long terme sur l’apprentissage et le développement des enfants. Le gouvernement doit donc faire preuve de transparence et d’efficacité dans la gestion de cette crise, afin de rassurer les parents d’élèves et de restaurer la confiance dans le système éducatif.

L’équilibre entre les besoins immédiats des sinistrés et la nécessité de garantir un avenir éducatif pour les enfants est délicat et requiert une attention particulière de la part des autorités. Le Niger doit non seulement rétablir les infrastructures scolaires, mais aussi restaurer la confiance des investisseurs et des citoyens dans la gestion de ses finances publiques, afin de garantir un système éducatif solide et résilient pour les générations futures. Aux dernières nouvelles, nous apprenons aussi qu’un comité dit des contractuels de l’enseignement va peser de tout son poids pour que les revendications de ses militants soient satisfaites avant la date de la  rentrée programmée par le gouvernement.

Mahamadou Tahirou

L’Autre Républicain du jeudi 26 septembre 2024

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