Le sourire aux lèvres, Issoufou Mahamadou a élevé Salim Bora au grade de commandeur dans l’ordre du mérite du Niger. Nous sommes le 1er juin 2019, jour de l’inauguration de l’Aéroport international Diori Hamani de Niamey. La joie de l’ancien président de la République est proportionnelle à la grande amitié (la complicité, plus exactement) qui le lie au patron de la société SUMMA. Il faut dire que le magnat turc des BTP est en terrain conquis à Niamey. Sous le second mandat d’Issoufou Mahamadou, SUMMA a raflé l’essentiel des gros chantiers au Niger. Des travaux de rénovation de l’aéroport Diori Hamani de Niamey -à travers un Build-Operate-transferer (BOT)- à la construction du Radisson Blu Hotel en passant par l’immeuble du ministère des Finances, entre autres, SUMMA a rempli ses tirelires (des centaines de milliards FCFA) avec la bienveillance suspecte d’un certain Issoufou Mahamadou. Les Nigériens veulent bien savoir sur quelle base contractuelle légale SUMMA a-t-elle obtenu le droit d’exploiter les infrastructures de l’aéroport Diori Hamani pour une durée aussi longue (30 ans) ? Salim Bora n’est pas le seul homme d’affaires étranger avec qui Issoufou Mahamadou s’entend comme larrons en foire, pour reprendre l’expression. Le français Vincent Bolloré fait également partie de ces entrepreneurs intrigants qui ont eu leurs entrées chez l’auteur de la théorie selon laquelle « Le Niger n’est pas un pays pauvre, c’est un pays mal géré. » À part le fait d’être l’initiateur du vrai-faux ‘’premier sifflement de train au Niger’’, Vincent Bolloré a aussi et surtout siphonné les caisses de l’État à hauteur de plusieurs centaines de milliards FCFA. Les fameux rails de Bolloré prennent la rouille depuis le 29 janvier 2016, jour du simulacre d’inauguration de la ligne ferroviaire Niamey-Dosso. C’est un doux euphémisme de dire que la convention passée par Bolloré avec l’État du Niger, en juillet 2016, pour la gestion des magasins sous-douanes de Niamey et de Dosso est restée en travers de la gorge de plus d’un citoyen -transitaires, commerçants, transporteurs-. Cette entente opaque fait partie des micmacs qui lient Vincent Bolloré à Issoufou Mahamadou. Ce dernier, faut-il le rappeler, n’a pas hésité à racler les fonds du tiroir-caisse de l’État pour tromper sa paranoïa. Selon le très explosif rapport du contrôle a posteriori des marchés publics au ministère de la Défense nationale, une commande est passée avec la société BRID A DEFCOM pour l’installation d’un système de protection anti missiles sur le BBJ 737, l’avion présidentiel. Pour ce faire, quelque 2 846 113 460 FCFA ont été soustraits des caisses publiques (le 14 décembre 2014) avant l’approbation du marché le 6 août 2015. Bien entendu, ce gadget n’a jamais été posé sur le coucou présidentiel. Des milliards FCFA ainsi jetés par la fenêtre pour calmer la peur irrationnelle d’Issoufou Mahamadou. Question : Pourquoi ce dernier s’est-il farouchement opposé à toute enquête visant à faire la lumière sur l’affaire dite ‘’Uraniumgate’’ ? Il est évident que les ramifications de cet énorme scandale politicofinancier mènent droit au cœur de la Renaissance acte 1. En termes de rapines des deniers publics et autres pratiques mafieuses, l’épicentre de l’horreur se situe dans l’industrie pétrolière nigérienne. Ce secteur stratégique a été dirigé (en toute opacité) par Issoufou Mahamadou et son homme-lige Foumakoye Gado lequel a occupé le portefeuille de ministre du Pétrole une décennie durant avant de le céder à Abba Issoufou. En juin 2020, l’opposition parlementaire a sollicité une enquête sur la gestion du pétrole. Tout naturellement, cette demande n’a pas prospéré, le régime d’Issoufou Mahamadou s’y est fermement opposé. Aucun doute, s’il faut chercher des cadavres, les investigations doivent été orientées vers les placards de la Renaissance 1 et 2. Le mal est enfoui dans les deux mandats d’Issoufou Mahamadou. La démarche de la télé nationale consistant à charger Bazoum Mohamed et ses proches est grossière au point d’en être risible. Un message pour le général Tiani qui prétend être en guerre contre la mauvaise gouvernance : fouillez du côté d’un certain…. Issoufou Mahamadou.
Sidi Tiégoum