A la veille de la visite d’une délégation de la CEDEAO à Niamey, le Premier ministre Ali Lamine Zeine a demandé son report. Annoncée le 10 janvier 2024, cette mission est reportée à la demande du Premier ministre qui a proposé, par écrit, la date du 25 janvier pour la reprise du dialogue. Chose curieuse, Zeine vient de confier à la télévision russe ‘’RT’’ que c’est plutôt la CEDEAO qui a refusé de venir le 10 ou le 12 janvier. Une posture troublante qui marque l’incohérence de ce gouvernement. Aujourd’hui plus d’un citoyen se demande à quoi rime l’ambiguïté des autorités de fait de Niamey face à leur engagement de trouver un accord avec la CEDEAO et l’UEMOA ?
Il est évident que cette façon maladroite de souffler le chaud et le froid traduit tout simplement la posture non dialogique de la junte. Tiani et son commanditaire seraient-ils prêts à accéder aux préalables de la CEDEAO à savoir la libération du président Mohamed Bazoum séquestré et la détermination d’un délai pour la transition ? Des sources concordantes renseignent que certains acteurs autour de la junte ne voudraient pas de la libération de Bazoum. Il importe justement de savoir qui a peur de la libération de Mohamed Bazoum à Niamey ?
A en croire certains analystes, la détention du président Bazoum serait une sorte ‘’d’assurance vie’’ pour le général Tiani et l’ex président Issoufou. La libération de Bazoum serait, comme qui dirait, le jugement dernier pour l’ami de plus de 30 ans de Bazoum et ses laquais roses qui ont pris goût à faire et défaire les choses en oubliant le Créateur.
Dans une autre tribune, nous avions écrit qu’une autre catégorie de putschistes porteurs d’eau et du bois de la junte s’ajoute au lot à savoir certains leaders roses qui se délectent aujourd’hui d’avoir déposé leur propre camarade porté aux commandes par le PNDS Tarayya. Ceux-là seraient les commanditaires du coup d’Etat contre Bazoum avec en toile de fond l’appât du pétrole qu’ils ont géré de façon opaque pendant dix ans. Ce qui donne à la crise une autre dimension sur fond de traitrise et de lâcheté politiques.
A l’épreuve des faits, s’il y a une chose qui ne fait aucun doute, c’est bel et bien l’agenda d’Issoufou Mahamadou qui s’impose envers et contre tout. Les Nigériens commencent à entendre le cri de désenchantement des petites voix de certains zélateurs de la junte qui n’ont désormais que leurs yeux pour pleurer ou verser dans les lamentations à travers les réseaux sociaux et les fadas.
Après avoir tenté de nier les accusations selon lesquelles Issoufou Mahamadou serait le commanditaire du putsch, aujourd’hui selon les aveux de certains ‘’illuminés roses’’ ce qui est arrivé à Bazoum relève de leur ingénierie politicienne. Aujourd’hui, il y a des éléments de connaissance pour les historiens du présent, qui ne laissent aucun doute que sans la caution d’Issoufou Mahamadou, Tiani ne s’engagerait pas dans la forfaiture du 26 juillet.
La suite est connue : Issoufou Mahamadou s’est mouillé le boubou à travers des actions diplomatiques et la prise en charge de certaines activités via ses officines qui en assurent le financement. Après ses vaines tentatives de forcer la main à Bazoum pour signer sa démission, Issoufou s’est déployé pour faire entendre sa cause pour obtenir une courte transition dans l’intérêt bien compris de son agenda d’instrumentalisation des futures institutions pour se remettre en selle.
De proche en proche, dans sa bulle, Issoufou Mahamadou alias ‘’T3’’ comme le surnomment les activistes après l’article du Mondafrique, entend tout régenter pour convenance personnelle. Le Tazarce impossible pour lui et condamné à quitter le pouvoir à la fin de ses deux mandats constitutionnels, il était tenu par la dévolution du pouvoir à un autre citoyen choisi par les Nigériens en la personne de Mohamed Bazoum.
Très malheureusement, après l’alternance Issoufou Mahamadou est resté dans l’arène politique en multipliant manœuvres et intrigues pour continuer à diriger par procuration. Mais la ténacité du président Bazoum à lui tenir tête notamment dans la gestion des ressources pétrolières et la lutte contre la prévarication a eu raison de lui.
Aujourd’hui, nul doute que l’unité du PNDS Tarayya a vécu, Issoufou Mahamadou a ramené le compteur à zéro. Le mythe est cassé, les masques sont tombés. L’homme vénéré par les militants a signé un pacte faustien au détriment de son ami Mohamed Bazoum. Il a décidé de sacrifier son vieil ami, comme Blaise Compaoré l’a fait contre Thomas Sankara, au Burkina Faso.
L’ex président Issoufou Mahamadou a franchi le Rubicon en mettant son pays dans un imbroglio. Il a ainsi abandonné ses valeurs spirituelles et principes moraux afin d’obtenir les délices inhérents à la gestion de l’Etat, comme si pour lui, la vie serait une répétition de crimes.
Ceci expliquant cela, voilà pourquoi Issoufou Mahamadou a peur de la libération du président Bazoum qu’il a cru enterrer vivant. Bazoum libre, c’est la fin des ambitions grotesques de Issoufou.
Après ce sacrilège, Issoufou qui aime tellement les honneurs est en passe de finir paradoxalement en infame…comme Blaise Compaoré. Dans sa bulle, il pèsera de tout son poids pour s’opposer à la libération de Bazoum. Sauf que le Dominateur Suprême est au contrôle de chaque chose.
La rédaction