La situation alimentaire au Niger est particulièrement préoccupante, en cette veille de l’installation de la saison des pluies, une période qui coïncide avec la période de soudure pour de très nombreux ménages. L’année dernière, les pluies n’ont pas répondu aux attentes des paysans, entraînant un déficit alarmant sur les plans agricole et pastoral. Cette situation a eu des conséquences dévastatrices sur la sécurité alimentaire des populations.
Ces derniers mois, la crise alimentaire au Niger s’est aggravée, en raison de plusieurs facteurs. Tout d’abord, les sanctions imposées par la CEDEAO et le retrait du Niger de cette organisation ont perturbé l’approvisionnement en denrées de grande consommation telles que le riz, le maïs et le sorgho. Cette perturbation a entraîné une hausse vertigineuse des prix de ces produits de première nécessité, les rendant ainsi inaccessibles pour les ménages à faibles revenus, en particulier parmi les populations vulnérables.
La situation s’est encore compliquée récemment avec la fermeture hermétique de la frontière entre le Bénin et le Niger, accompagnée d’une interdiction formelle d’importation du maïs et d’autres denrées alimentaires. Cette mesure a restreint davantage l’accès à des produits alimentaires de base pour la population, augmentant ainsi les pressions sur un système déjà fragilisé.
Si des mesures concrètes ne sont pas prises de manière urgente pour apporter une réponse à cette crise alimentaire, les populations du Niger risquent de se retrouver confrontées à une urgence humanitaire sans précédent. Les ménages les plus vulnérables, déjà fragilisés par la situation économique difficile et les conditions climatiques imprévisibles, pourraient se retrouver dans une situation de précarité extrême, avec des conséquences désastreuses sur leur santé et leur bien-être.
Il est impératif que les autorités nationales et les organisations internationales redoublent d’efforts pour trouver des solutions durables à cette crise alimentaire qui menace la sécurité et la stabilité du pays. Des mesures d’urgence telles que la distribution de vivres et des aliments bétail, le soutien aux agriculteurs et l’assouplissement des restrictions commerciales, doivent être mises en œuvre de toute urgence pour éviter une catastrophe humanitaire.
La situation alimentaire au Niger est critique et nécessite une intervention immédiate et coordonnée pour prévenir une crise humanitaire majeure. Il est essentiel que des actions concrètes soient entreprises dès maintenant pour garantir l’accès des populations à une alimentation adéquate et pour prévenir des souffrances inutiles pour les plus démunis.
Mahamadou Tahirou
l’Autre Républicain du jeudi 30 Mai 2024
