Présenté comme un « révolutionnaire » et un champion du panafricanisme, Kemi Seba, récemment déchu de sa nationalité française, ne fait en réalité que s’illustrer comme un opportuniste, cherchant à tirer profit de la situation tumultueuse que traversent des pays africains.
Sur les réseaux sociaux, le passeport diplomatique récemment attribué à Kemi Seba par les autorités nigériennes a abondamment circulé. C’est ainsi qu’on apprend que Kemi est désormais conseiller spécial du président du CNSP, chef de l’Etat. Kemi est donc récompensé pour son activisme en faveur du CNSP qui, à un moment donné, était en quête de soutiens pour porter très loin sa quête de légitimité dans un contexte où des voix s’élevaient de partout pour dénoncer le coup d’Etat du 26 juillet 2023. Kemi et d’autres prétendus panafricanistes avait saisi la balle au bond pour porter la voix du CNSP.
Kemi Seba, en se positionnant comme un acteur majeur du panafricanisme, ne travaille que pour lui-même. Sa comparaison avec des figures telles que Frantz Fanon ou Che Guevara est non seulement déplacée, mais elle témoigne d’un mépris envers la lutte authentique pour la liberté et l’émancipation des peuples que ces grandes figures ont menée. Contrairement à ces révolutionnaires, qui ont sacrifié leur vie pour des idéaux nobles, Kemi Seba semble plus préoccupé par sa propre image et sa sécurité personnelle. Son discours, bien que séduisant à première vue, n’est rien d’autre qu’un camouflage pour ses ambitions personnelles.
De plus, le fait que le Niger lui octroie un passeport diplomatique ne fait que renforcer cette image d’un opportuniste en quête de reconnaissance. Kemi Seba prétend représenter les intérêts des Africains, mais en réalité, il profite de la situation politique difficile du pays pour se positionner en tant qu’allié du régime issu du coup d’Etat.
En somme, les discours enflammés de Kemi Seba ne doivent pas masquer la réalité crue qui se dessine au Niger. Le véritable panafricanisme ne se nourrit pas de slogans creux ou d’ambitions personnelles, mais d’une lutte authentique pour la justice, les libertés et la démocratie.
Mahamadou Tahirou
L’Autre Républicain du jeudi 8 aout 2024