Le Centre culturel franco-nigérien ou CCFN Jean Rouch est rebaptisé Centre culturel Moustapha Alassane par les autorités militaires. Sur la forme, il n’y a rien à redire sous cette ère de ‘’souveraineté retrouvée’’, pourrait-on dire. Mais sur le fond, les professionnels de la culture trouvent cette initiative impertinente voire gênante au regard de l’amitié et la complicité entre Jean Rouch et Moustapha Alassane, le mentor et son disciple.
Il aurait été plus raisonnable de mettre en place un comité d’experts pour conseiller le ministère de la culture pour éviter de telles déconvenues.
“Une certitude que je partage certainement avec Moussa Hamidou de l’IRSH, un des survivants des amis de Rouch et de Moustapha est que si on avait demandé à Rouch de proposer le nom du cinéaste pour le CCFN, il aurait proposé Moustapha Alassane, si on a demandé à Alassane de remplacer le nom de Rouch par nom, il aurait refusé”, a réagi Dr Boubé Saley Bali, homme de Lettres et fin connaisseur de ces grands noms du cinéma nigérien.
Un activiste très navré par cette nouvelle dénomination du CCFN a réagi en ces termes : “Quand un paresseux vous commande, au lieu de construire, il change les noms des édifices des autres. J’imagine la douleur de la famille du célèbre homme de culture nigérien, Jean Rouch qui a tout donné jusqu’à sa dépouille à notre pays qui vient d’être déchu de son bien le plus précieux…”
La rédaction