Le lundi 23 septembre 2024, le ministre de la sécurité publique du Burkina, Mahamadou Sana, a annoncé une tentative de déstabilisation de son pays à travers un large complot terroriste animé par des burkinabè avec le financement des puissances étrangères. Le réseau aurait ses tentacules au Ghana, en Côte-d’Ivoire et au Nigeria.
Des personnalités comme l’ex chef de la junte Paul Henri Damiba, des anciens ministres Djibril Bassolé, Alpha Barry, l’ex président de la CENI Newton Ahmed Barry ont été cités.
Serge Mathurin l’a été aussi pour avoir hébergé à Niamey l’ex commandant des forces spéciales Ahmed Kinda ‘’dans la nuit du 29 août 2024 pour lui permettre de fuir et faciliter l’infiltration de tout le commando à l’Est du Burkina’’, apprend-on. Disparu depuis trois semaines, nul doute aujourd’hui qu’il est entre les mains de la DGDSE qui l’accuse ainsi d’être le porteur d’eau des terroristes.
Ce qui est curieux, c’est l’empressement avec lequel certains ont jugé et condamné Serge Mathurin, tout juste après l’annonce de la découverte du complot par le ministre burkinabé. Quid de la présomption d’innocence ? Les accusations des services de renseignement sont-elles suffisantes pour vouer aux gémonies un confrère sans qu’un juge ait établi les faits qui l’inculpent lors d’un procès juste et équitable où toutes les garanties de la défense auront été assurées ?
Face au lynchage trop facile des uns et des autres, un jurisconsulte nous avertit à travers une publication sur Facebook : “Le tribunal des réseaux sociaux est expéditif et inquiète à l’allure où vont les choses. Sous le poids de la clameur publique virtuelle, les faits sont maladroitement et laborieusement présentés, appréciés, qualifiés et les personnes indexées sont jugées et condamnées au mépris de certains principes essentiels d’un procès dit équitable. En conséquence, des réputations sont brisées, des liens détruits, des justifications fantaisistes sont données alors que très souvent il n’en est rien. Le drame est que dans beaucoup de cas, le coup est parti. Un peu de lucidité et de recul pour éviter des jugements hâtifs aux conséquences souvent dramatiques aussi bien pour le juge virtuel que pour la personne jugée”. En toute chose, il faut savoir raison garder, dit-on.
La rédaction