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14 février, 2025
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Assises nationales : L’inclusivité renvoyée aux calendes grecques !

« Le général Tiani avait annoncé des assises nationales inclusives mais dans les faits elles sont exclusives », nous a confié un observateur averti de la scène nigérienne. On se rappelle que le Premier ministre Ali Lamine Zeine avait présidé le forum régional d’Agadez. Il était prévu qu’il fasse le tour des sept autres régions du pays pour le même exercice. Curieusement, depuis le forum d’Agadez, plus rien. Il a fallu le message à la Nation du général Tiani, le 25 juillet 2024, à l’occasion du 1er anniversaire de l’avènement du CNSP au pouvoir, pour apprendre que le chef de la junte a mis en place, depuis deux mois, un comité technique. Son mandat est de faire la synthèse des documents reçus des régions, organiser les assises de la diaspora et le dialogue national inclusif.

C’est désormais lancé, le week-end dernier, le général Abdourahamane Tiani a signé un décret portant création de la Commission nationale chargée de la conduite des travaux des assises nationales au Niger. Composée d’un président, de huit vice-présidents, de cinq rapporteurs généraux et de cinq sous-commissions thématiques, la Commission devra également élaborer et mettre en œuvre un plan de communication avant, pendant et après les assises nationales, proposer un avant-projet de la charte de la Transition, formuler des recommandations et élaborer le rapport final des assises nationales. Les personnalités désignées pour diriger les travaux sont connues. Depuis cette annonce, chacun va de son commentaire qui pour apprécier la pertinence des thématiques qui pour critiquer le délai de 5 jours imparti aux travaux des assises nationales qui pour dénoncer un scénario écrit d’avance. Il faudrait dire que même en l’état, on entend ici et là des récriminations sur la désignation des 700 délégués (contre 1204 à la Conférence Nationale Souveraine). A Tahoua les acteurs de la société ont contesté publiquement les délégués désignés comme non représentatifs. L’on constate aussi que la religion endogène a un représentant, ce qui constitue un euphémisme pour dire que désormais les zimas ou bokas représentent une religion. L’autre observation non moins importante, c’est l’exclusion des partis politiques en dehors de Mme Bayard présidente d’un parti politique et Pr Issoufou Katambé, membre du présidium du PNDS-Tarayya. Sauf qu’ils siègent dans la Commission en leur qualité d’anciens ministres. Certes, il y a des personnalités qui ont confié avoir appris leur désignation après diffusion du décret mais le défi de l’inclusivité est loin d’être satisfait, ce qui est de nature à entacher ces assises qui pourraient être contestées par toutes les obédiences qui s’estiment être exclues du processus de « refondation » du pays. D’ores et déjà, l’Ordre des Avocats du Niger, à qui il a octroyé une place, « a décidé de s’abstenir de participer aux travaux des assises nationales convoquées dans les forme et délai annoncés ». Toutefois, le Barreau « réaffirme sa disponibilité d’esprit et sa volonté à accompagner et encourager tout processus qui inclura de manière non équivoque la conquête de vraies solutions aux préoccupations majeures du peuple nigérien dont principalement la justice et l’Etat de droit ».

La rédaction

L’Autre Républicain du jeudi 13 Février 2025

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