Retour sur une accusation tirée par les cheveux
Le 19 octobre, « autour de 3 heures du matin » Bazoum Mohamed aurait tenté de tromper la vigilance des soldats qui encerclent sa résidence devenue une prison depuis le 26 juillet 2023. L’accusation vient du CNSP. Drôle de manière de se faire la malle que celle prêtée à Bazoum Mohamed. Ce dernier, selon la version officielle, aurait décidé de fausser compagnie à ses geôliers « accompagné de sa famille, ses deux cuisiniers, et deux éléments de sécurité ». Si l’on accorde foi au récit servi par le CNSP, c’est un petit groupe de sept (7) personnes qui aurait essayé de prendre la clé des champs, de passer sous le nez d’une armée tout entière. Ce récit est tout simplement tiré par les cheveux, il est abracadabresque.
Le journaliste Seidik Abba parle d’une version qui « soulève plus de doutes qu’elle n’apporte de réponses. » D’où cette foule de questions : « Pourquoi Bazoum, qui refuse toujours de démissionner, va-t-il subitement se réfugier à l’étranger, un départ synonyme d’abandon de son pouvoir ? » Une autre interrogation non moins pertinente soulevée par Seidik Abba est ainsi formulée : « Pourquoi Bazoum va-t-il se réfugier dans une villa d’un quartier obscur et non dans une des chancelleries proches du palais présidentiel : Libye, France, États-Unis ? » Selon toujours le CNSP, les ‘’fugitifs’’ projetaient de quitter le sol nigérien à bord de deux « hélicoptères appartenant à une puissance étrangère ». Curieusement, le nom de cette ‘’puissance étrangère’’ reste entouré de mystère. Comme quoi, les accusations de tentative d’évasion portée contre Bazoum Mohamed manquent cruellement de crédibilité.