Le 31 mars 2019, dans son discours d’ouverture lors du Congrès extraordinaire d’investiture du candidat du PNDS-Tarayya à l’élection présidentielle 2020-2021, Bazoum Mohamed a eu ces propos : « Notre pays, souvenons-nous, avait trop souffert de l’instabilité politique à laquelle il a été en proie depuis le début de la décennie 90. Cette instabilité l’a conduit à des reculs qui lui ont été d’un préjudice que nous mettrons beaucoup de temps à réparer. » Par malheur, l’instabilité politique nous colle à la peau. Notre pays renoue avec ses vieux démons, pour ainsi dire. La différence, cette fois-ci, c’est que le big-bang est provoqué par le parti au pouvoir lui-même. Le PNDS-Tarayya est dans un processus d’auto-sabordage. Le parti politique qui s’est longtemps targué d’être insubmersible, est dans une bien mauvaise passe. Quelques semaines après avoir ‘’passé le relais à son successeur’’, Issoufou Mahamadou a déclaré : « J’espère que cette alternance va réussir et fera tache d’huile en Afrique. Car si ce modèle échoue, les vieux modèles persisteront. » Deux ans et demi après, l’alternance en question est assombrie. À tort ou à raison, Issoufou Mahamadou est accusé d’avoir plongé le Niger dans les ‘’vieux modèles’’, pour reprendre sa propre expression. Depuis ce 26 juillet 2023, le pouvoir kaki tente de s’enraciner de nouveau sur notre sol. Quelle qu’en soit l’issue des événements en cours, il est évident que le PNDS-Tarayya n’en sortira pas indemne. Le parti qui, deux fois de suite, a donné au Niger un président de la République, ressemble aujourd’hui à un navire en perdition. Le naufrage n’est pas bien loin à en croire nombre d’observateurs. « Nous avons eu le bonheur de créer un parti autour d’une vision basée sur des principes et des valeurs solides ⌠…⌡Cette foi militante propre à notre matrice idéologique et les valeurs qui lui sont consubstantielles nous a mis à l’abri des maladies qui vont par la suite miner et ravager toutes les autres formations politiques de la place », ces mots que Bazoum Mohamed a prononcé le jour de son investiture sonnent désespérément creux aujourd’hui. À son tour, le PNDS-Tarayya est en proie aux maladies qui ont rongé des grands partis politiques tels que le CDS-Rahama ou encore le MNSD-Nassara. Deux clans s’opposent désormais au sein des socialistes nigériens. On parle de trahison de part et d’autre. La trahison est une question de dates, dit-on. L’heure est à la trahison au PNDS-Taraya. Entre Issoufou Mahamadou et Bazoum Mohamed qui a poignardé l’autre dans le dos ? Le temps apportera la réponse à cette question. Mais une chose est sûre, il sera difficile voire impossible de recoller les morceaux.