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Niamey
12 octobre, 2024
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Pressions de la CEDEAO : Le CNSP va-t-il changer son fusil d’épaule ?

Au lendemain des événements du 26 juillet 2023, le général Tiani s’est voulu un tantinet martial envers la CEDEAO : « Si une agression devait être entreprise contre nous, elle ne sera pas la promenade de santé à laquelle certains veulent croire. En effet, ils trouveront face à eux 26 millions de Nigériens, les dignes fils de Dounama Dibbalami, Idriss Alaouma, Mohamed Kosso, Souleymane Dan Timtouma, Amadou Tanimoune Kourar Daga Ousmane Dan Fodio, Alpha Maman Djobbo, Kaocen Ag Kedda (…) », a-t-il affirmé. La confrontation n’aura pas lieu, c’est plus que certain. Nos guerriers d’antan peuvent continuer à se reposer dans leurs tombes. Aujourd’hui, il s’agit plutôt de mener le combat pour s’extraire des sanctions de la CEDEAO. Les sacrifices consentis par le peuple sont au-delà du supportable.  Vie chère et pauvreté ne font pas bon ménage, les généraux au pouvoir le savent pertinemment. Les slogans souverainistes et autres postures prétendument néocolonialistes ne peuvent cacher la dure réalité d’un quotidien de plus en plus insoutenable. Après quelque quatre longs mois de ‘’serrage de ceinture’’, les Nigériens commencent à manquer d’allant. Le moral est dans les talons, pour reprendre l’expression. À l’issue du 64ème Sommet ordinaire des chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO, une perche a été tendue au Conseil National pour la Sauvegarde de la Partie (CNSP). Il est désormais question de dialoguer ouvertement avec Niamey. Plus que jamais, les chances de sortie de crise sont réelles. L’assouplissement des sanctions qui frappent notre pays est à portée de main. Entre une « transition courte » avant un retour des civils au pouvoir et la libération de Bazoum Mohamed, il y a lieu de dire que les exigences de la CEDEAO sont loin d’être irréalistes. En guise de bonne foi, l’organisation ouest africaine a désigné les présidents Faure Gnassingbé du Togo, Julius Maada Bio de la Sierra Leone et Patrice Talon du Bénin pour négocier avec le CNSP les engagements à mettre en œuvre avant un éventuel allégement des sanctions. Question : le général Tiani et ses compagnons d’armes vont-ils changer leur fusil d’épaule ? C’est la question que se posent les Nigériens.  Il est évident que le statuquo ne peut plus perdurer. La navigation à vue (c’est le cas depuis le 26 juillet 2023) doit prendre fin. Il faut, de toute urgence, replacer le Niger en orbite. Il est temps de cesser de faire du sur place et regarder les difficultés s’accroître à un rythme inouï. En un mot, le CNSP doit lâcher du test.  Il y va de la survie du Niger en tant que nation.

Ekadé Warzagan 

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