Depuis le coup de Jarnac du 26 juillet 2023, s’il y a une énigme qui taraude les esprits c’est bel et bien le rôle joué par Issoufou Mahamadou dans le coup d’Etat perpétré par son homme lige qu’est le général Abdrahamane Tiani. Que ferait Bazoum si c’était Issoufou qui était victime d’un coup d’Etat ? Pourquoi Issoufou a fait profil bas et abandonné son ami de plus de 30 ans ? Avec recul que fait-il pour son pays, son parti et son camarade ?
A en croire certains analystes, la détention du président Bazoum serait une sorte ‘’d’assurance vie’’ pour le général Tiani et l’ex président Issoufou. La libération de Bazoum serait, comme qui dirait, le jugement dernier pour l’ami de plus de 30 ans de Bazoum et ses laquais roses qui avaient pris goût à faire et défaire les choses en oubliant le Créateur. On comprend aisément pourquoi Tiani a déclaré dans sa récente interview que libérer Bazoum serait pour eux se mettre le couteau au ventre !
Dans une autre tribune, nous avions écrit qu’une autre catégorie de putschistes porteurs d’eau et du bois de la junte s’ajoute au lot à savoir certains leaders roses qui se délectent aujourd’hui d’avoir déposé leur propre camarade porté aux commandes par le PNDS Tarayya. Ceux-là seraient les commanditaires du coup d’Etat contre Bazoum avec en toile de fond l’appât du pétrole qu’ils ont géré de façon opaque pendant dix ans. Ce qui donne à la crise une autre dimension sur fond de traitrise et de lâcheté politiques.
Après avoir tenté de nier les accusations selon lesquelles Issoufou Mahamadou serait le commanditaire du putsch, aujourd’hui selon les aveux de certains ‘’illuminés roses’’ ce qui est arrivé à Bazoum relève de leur ingénierie politicienne. Aujourd’hui, il y a des éléments de connaissance pour les historiens du présent, qui ne laissent aucun doute que sans la caution d’Issoufou Mahamadou, Tiani ne s’engagerait pas dans la forfaiture du 26 juillet.
Devant la commission parlementaire de l’Assemblée nationale française, l’ambassadeur Silvain Itté a été très précis : les services des renseignements de la DGSE n’ont rien vu venir au Niger parce qu’il y avait une main inimaginable à savoir celle d’Issoufou Mahamadou.
La suite est connue : Issoufou Mahamadou s’est mouillé le boubou à travers des actions diplomatiques et la prise en charge de certaines activités via ses officines qui en assurent le financement. Après ses vaines tentatives de forcer la main à Bazoum pour signer sa démission, Issoufou s’est déployé pour faire entendre sa cause pour obtenir une courte transition dans l’intérêt bien compris de son agenda d’instrumentalisation des futures institutions pour se remettre en selle.
De proche en proche, dans sa bulle, Issoufou Mahamadou alias ‘’T3’’ comme le surnomment les activistes après l’article du Mondafrique, entend tout régenter pour convenance personnelle. Le Tazarce impossible pour lui et condamné à quitter le pouvoir à la fin de ses deux mandats constitutionnels, il était tenu par la dévolution du pouvoir à un autre citoyen choisi par les Nigériens en la personne de Mohamed Bazoum.
Très malheureusement, après l’alternance Issoufou Mahamadou est resté dans l’arène politique en multipliant manœuvres et intrigues pour continuer à diriger par procuration. Mais la ténacité du président Bazoum à lui tenir tête notamment dans la gestion des ressources pétrolières et la lutte contre la prévarication a eu raison de lui.
Aujourd’hui, nul doute que l’unité du PNDS Tarayya a vécu, Issoufou Mahamadou a ramené le compteur à zéro. Le mythe est cassé, les masques sont tombés. L’homme vénéré par les militants a signé un pacte faustien au détriment de son ami Mohamed Bazoum. Il a décidé de sacrifier son vieil ami, comme Blaise Compaoré l’a fait contre Thomas Sankara, au Burkina Faso.
L’ex président Issoufou Mahamadou a franchi le Rubicon en mettant son pays dans un imbroglio. Il a ainsi abandonné ses valeurs spirituelles et principes moraux afin d’obtenir les délices inhérents à la gestion de l’Etat, comme si pour lui, la vie serait une répétition de crimes.
Ceci expliquant cela, voilà pourquoi Issoufou Mahamadou a peur de la libération du président Bazoum qu’il a cru enterrer vivant. Bazoum libre, c’est la fin des ambitions grotesques de Issoufou.
Pour sauver sa peau, son stratagème actuel consiste à envoyer des missions dans tous les sens pour dire aux militants du PNDS-Tarayya qu’il n’est rien dans le coup mais que Bazoum l’aurait provoqué. Ceux qui se proposent volontaires pour effectuer cette mission, on leur demande juste un devis pour accéder au cash. Issoufou continue de penser que l’achat des consciences pourrait l’aider à se tirer d’affaire dans cet imbroglio où les choses ne se passent plus comme il l’a prévu. Le déploiement de la Dynamique citoyenne pour une transition réussie (DCTR) d’Issoufou Sidibé et consorts obéit à la même logique à savoir assurer le triomphe de l’agenda de T3 face à l’adversaire Front patriotique considéré trop lumaniste.
Il faut rappeler que le recours aux supplétifs de la DCTR n’est intervenu qu’après l’échec de la mobilisation du PNDS-Tarayya. Les missions sur le terrain ont observé la pudeur et le refus des militants de trahir le Président Bazoum. Un moment, par cynisme on a vu des noms des membres du présidium du parti qui ont refusé de cautionner les désiderata d’Issoufou Mahamadou et ses sbires putschistes. L’objectif de la médiatisation de la liste des membres du présidium était de les faire arrêter avec comme chef d’accusation qu’ils seraient favorables à l’intervention armée contre le coup comme si la CEDEAO était à la solde du PNDS-Tarayya.
Mais une chose est certaine, si c’était Issoufou qui était victime de coup d’Etat Bazoum allait défier la junte jusqu’au sacrifice suprême. C’est à juste titre si les gens parlent de traitrise et de lâcheté de la part d’Issoufou et ses hommes de main à l’endroit de Mohamed Bazoum.
Après ce sacrilège, Issoufou qui aime tellement les honneurs est en passe de finir paradoxalement en infame…comme Blaise Compaoré. Dans sa bulle, il pèsera de tout son poids pour s’opposer à la libération de Bazoum. Sauf que le Dominateur Suprême est au contrôle de chaque chose.
La rédaction