Des actions d’urgences et concertées pour prévenir le désastre s’imposent
Dans le contexte préoccupant qui se profile au Niger, l’imminence d’une crise alimentaire devient de plus en plus une réalité incontestable. La communication du rapport de la campagne agricole et pastorale de 2023, du ministère de l’agriculture et de l’élevage le 4 janvier 2024 en conseil des ministres, a mis en lumière une situation critique, avec plus de la moitié des villages agricoles du Niger en déficit et un manque alarmant de fourrage pour le cheptel national. Ces chiffres glaçants laissent présager un avenir sombre pour les populations vulnérables du pays.
La suspension de la fourniture d’électricité bon marché par le Nigeria, suite au coup d’État militaire au Niger, ajoute une dimension supplémentaire à cette crise imminente. Avec le Ramadan qui s’annonce à grands pas, une demande croissante en denrées alimentaires et en énergie électrique se profile, exacerbant davantage la situation déjà précaire.
Malgré la communication du rapport lors du conseil des ministres, les mesures concrètes pour prévenir cette crise alimentaire tant redoutée tardent à être mises en place. Les populations vulnérables sont laissées pour compte, tandis que le prix des produits de première nécessité, notamment le riz, atteint des niveaux prohibitifs en raison d’embargos régionaux.
Face à cette urgence, il est impératif que des mesures d’urgence soient prises. La distribution ciblée de vivres, le renforcement des programmes de sécurité alimentaire et l’accès aux soins de santé doivent être prioritaires. De plus, un soutien financier aux agriculteurs et éleveurs affectés est crucial pour leur permettre de se relever de cette crise. Mais en raison de la dégradation de la note du crédit du Niger par l’agence de notation Moody’s, pour la troisième fois le 9 février passé, nous craignons fort que les investisseurs ne soient au rendez-vous.
Toutefois, les autorités doivent revoir leur rapport avec les organisations humanitaires, les agences gouvernementales et les partenaires internationaux qui doivent unir leurs efforts pour atténuer les effets dévastateurs de cette crise imminente. Des initiatives telles que l’importation ciblée des céréales et des fourrages de toute urgence, la conservation des pâturages et des ressources en eau sont essentielles pour atténuer les effets à long terme de cette crise.
En ces temps de crise politique et financière, il est impératif que des actions concertées soient prises pour éviter un désastre humanitaire au Niger. Les populations vulnérables et le cheptel en manque de ressources fourragères ont besoin d’un soutien immédiat et efficace pour traverser cette période critique. Il est temps pour tous les acteurs impliqués de se mobiliser et de répondre à cet appel pressant pour sauver des vies et assurer la survie des communautés les plus fragiles.
M. Tahirou