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12 octobre, 2024
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Événements du 26 juillet 2023 : La fin programmée des partis politiques au Niger ?

Par Ekadé Warzagan

Nul besoin de lire dans une boule de cristal pour deviner ceci : la classe politique nigérienne n’est pas près de reprendre du service. Pas de sitôt. Les sièges des partis politiques prennent la poussière depuis bientôt 7 mois déjà. Couci-couça, les leaders politiques essayent de meubler leur quotidien désespérément terne, loin des subsides et autres bakchichs si abondants dans le milieu politique.  Au lendemain des événements du 26 juillet 2023, le Conseil National pour la Sauvegarde de la Partie (CNSP) a décidé de la suspension ‘’jusqu’à nouvel ordre des activités des partis politiques ». Ce n’est pas demain la veille que ce ‘’nouvel ordre’’ va intervenir. Au Mali voisin, les partis politiques n’ont plus voix au chapitre depuis belle lurette. Suite à leur ‘’coup d’État dans le coup d’État’’, les colonels de Kati ont littéralement garroté les leaders politiques. Le même cas est observé au Burkina Faso où règne également un régime kaki. Autrement dit, Kassoum Moctar et consorts vont garder le silence pour un temps infiniment long. Bonne ou mauvaise nouvelle ? Pour qui ? Une chose est certaine, le personnel politique nigérien est de moins en moins dans le cœur des citoyens. Le niveau de confiance du peuple envers l’élite dirigeante est au plus bas depuis des années. Une érosion qui ne cesse de prendre de l’ampleur. Il ne faut pas se le cacher, le Niger est bien malade de sa classe politique incapable de sortir le pays de l’ornière. Il ne s’agit pas de faire le procès de la démocratie ici, mais plutôt de mettre le doigt sur l’ADN perverti (c’est bien le mot) de nos hommes politiques dans leur ensemble. Le désintérêt des Nigériens pour les partis politiques ne fait plus aucun doute aujourd’hui. La parole des leaders politiques ne vaut plus grand-chose, pour ainsi dire. « La compromission et le renoncement constant aux convictions politiques font partie intégrante de l’arbre généalogique du régime en place […] Le président Mahamadou Issoufou et son clan sont prêts à tout, absolument tout, pour confisquer la souveraineté du peuple », c’est en ces termes que Seïni Oumarou, alors chef de file de l’opposition, a décrit le pouvoir du PNDS-Tarayya. Malgré cette aversion affichée à l’endroit du régime d’Issoufou Mahamadou, le leader du MNSD-Nassara n’a pas hésité à rejoindre la majorité présidentielle dès 2016 en qualité de ‘’haut représentant du président de la République’’.  Entre alliances déroutantes et compromissions à n’en pas finir, les leaders politiques ont grandement contribué à la décrépitude de leur propre image. C’est sûr, la suspension des activités des partis politiques par le CNSP n’est pas pour déplaire à nombre de Nigériens.

Ekadé Warzagan

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