28.9 C
Niamey
12 octobre, 2024
spot_img

Gouvernance : Quand le président Bazoum fait des émules !

Onze (11) mois après le coup d’Etat du 26 juillet 2023 contre le président démocratiquement élu, Mohamed Bazoum, une vague de nostalgie semble submerger la vaste majorité des citoyens, regrettant amèrement d’avoir été manipulés par des marchands d’illusions. Cette conjoncture soulève des interrogations profondes quant à la légitimité du régime en place et la satisfaction des aspirations légitimes des Nigériens en matière de gouvernance.

La junte a, on se rappelle, prétexté la dégradation du climat sécuritaire et la mauvaise gouvernance pour justifier son coup d’Etat. Onze (11) mois de gestion CNSP ont suffi pour dévoiler la réalité. La sécurité s’est dangereusement détériorée et la mauvaise gouvernance règne en maître, symbolisée notamment par l’adoption de l’ordonnance 2024-05, en février dernier. Les promesses de stabilité et de lutte contre la corruption se sont révélées être des illusions, créant un profond désenchantement parmi la population.

Loin de se démarquer de la gouvernance de Bazoum, on se rend compte à l’évidence que la junte tire des recettes du style de gouvernance de Bazoum sur le plan sécuritaire et dans le domaine de l’éducation pour ne citer que ces deux secteurs. C’est comme qui dirait, le règne de Bazoum fait des émules même pour la junte et ses soutiens. Le Niger est, aujourd’hui, confronté à des défis majeurs. La sécurité est précaire, les prises d’otages contre rançons s’amplifient, des sabotages d’infrastructures publiques vitales font jour, des mouvements de rébellion et des groupes terroristes prospèrent.

Face au désenchantement progressif, le désir de retour à la démocratie se fait de plus en plus pressant, témoignant d’une volonté de rétablir des principes de gouvernance transparente et légitime. Pour avoir gouté aux libertés sous l’ère démocratique, les gens commencent à rejeter le règne de la pensée unique.

L’évolution de la perception des citoyens nigériens vis-à-vis du président Mohamed Bazoum et du régime militaire met en lumière les enjeux cruciaux auxquels le Niger est confronté. Le désir de renouer avec la démocratie reflète un besoin profond de justice, de transparence et de légitimité dans la gouvernance du pays. Il est temps de tirer des leçons de cette période tumultueuse pour bâtir un avenir meilleur pour le Niger et pour promouvoir des valeurs démocratiques essentielles à son développement. Comme quoi, on ne peut développer aucun pays dans l’instabilité et le déni des libertés.

La stabilité politique et la légitimité démocratique sont des piliers fondamentaux de tout État moderne. Le renversement violent d’un gouvernement élu au suffrage populaire soulève des doutes légitimes quant à la validité du nouveau pouvoir et la représentativité des intérêts des citoyens. La nostalgie exprimée de plus en plus par des citoyens témoigne d’un profond désir de retour à un état antérieur de normalité politique et de respect des institutions démocratiques. Un adage populaire de chez nous disait : »celui qui pense à l’année passée, n’est certainement pas satisfait de l’année en cours ».

Face à la situation actuelle, les aspirations des citoyens nigériens pour un retour à la démocratie sont légitimes. La participation citoyenne et la légitimité populaire sont des piliers essentiels d’une gouvernance saine et responsable. Il est impératif de redonner la voix au peuple pour reconstruire un Niger basé sur des valeurs démocratiques et des institutions fortes. Le retour à la démocratie est le seul moyen de restaurer la confiance des citoyens et de garantir un avenir stable et prospère pour le pays.

Mahamadou Tahirou

L’Autre Républicain du jeudi 27 juin 2024

Related Articles

Stay Connected

0FansJ'aime
3,912SuiveursSuivre
0AbonnésS'abonner
- Advertisement -spot_img

Derniers Articles