Dans un communiqué récent, le gouvernement du Niger a annoncé une réduction du prix du litre d’essence et de gasoil à la pompe, passant de 540 à 499 francs pour l’essence et de 668 à 618 pour le gasoil à partir du 23 juillet 2024. Cette mesure, bien que saluée par certains, est critiquée par une grande partie de la population qui la juge insignifiante face à l’ampleur des défis économiques et sociaux actuels.
Il est clair que la réduction de 41 francs par litre d’essence et 50 francs pour le gasoil ne suffisent pas à impacter significativement le coût de la vie pour les citoyens nigériens. Ces derniers espéraient une baisse plus conséquente qui aurait pu se traduire par une réduction des coûts de transport, tant pour les déplacements en ville que pour les transports interurbains de personnes et de marchandises. Malheureusement, cette diminution du prix du carburant ne répond pas aux attentes légitimes de la population en matière de pouvoir d’achat.
Par ailleurs, les préoccupations des citoyens ne se limitent pas à la question du carburant. La flambée des prix des denrées alimentaires, les prélèvements abusifs des compagnies de téléphonie mobile et l’absence de clarté quant aux objectifs et à la direction de la transition politique en cours sont autant de défis urgents auxquels le gouvernement devrait accorder une attention prioritaire.
La vision présentée par le président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), relayée par le Premier Ministre lors d’un récent point de presse, semble être un simple copier-coller du programme de la renaissance acte 3 de l’ancien président Mohamed Bazoum. Cette absence d’initiative nouvelle soulève des interrogations légitimes quant à la capacité du gouvernement actuel à répondre aux besoins et aux aspirations du peuple nigérien.
Il est temps que le gouvernement reconsidère ses priorités et s’entoure de compétences capables de proposer des solutions concrètes et innovantes pour sortir le Niger de l’impasse actuelle. Sans une réelle prise en compte des enjeux réels qui affectent la population, le pays risque de tourner en rond sans jamais voir de véritable progrès.
La réduction du prix du carburant, bien que symbolique, ne saurait masquer l’urgence d’actions plus audacieuses et efficaces pour répondre aux attentes légitimes des Nigériens. Il est un devoir pressent que le gouvernement agisse avec détermination et vision pour relever les défis économiques, sociaux et politiques qui se dressent devant le pays. Simple avis.
Mahamadou Tahirou