Du 19 au 24 novembre derniers, la ville de Tahoua a vibré au rythme du concours national du Prix Dan Gourmou, un événement incontournable qui met en lumière le talent artistique des jeunes nigériens. La Maison de la Culture Albarka Tchibao a servi de cadre pour cette compétition qui a rassemblé les artistes émergents des huit régions du Niger, illustrant ainsi la richesse et la diversité culturelle du pays.
Le concours, qui se déclinait en trois catégories : solistes, groupes musicaux et orchestres, a attiré des talents prometteurs, dont certains ont su se distinguer par leur créativité et leur passion. C’est la région de Niamey qui a remporté le premier prix soliste avec un score de 13,3 points, tandis que le premier prix pour les groupes musicaux a été décerné à la région d’Agadez avec un total de 16,4 points. Dans la catégorie Orchestres c’est le groupe Super Haské de Zinder qui a triomphé avec une note de 17,7 points.
La cérémonie de clôture, qui s’est tenue le 24 novembre, a été marquée par le discours du ministre de la Jeunesse, de la Culture, des Arts et des Sports qui a salué l’esprit de camaraderie, d’échange et de compétition qui a prévalu tout au long de cette semaine dédiée à la musique moderne nigérienne. Il a également souligné que, malgré la liberté de choix des thèmes, tous les artistes avaient su aligner leurs créations sur des valeurs fondamentales telles que la paix sociale, la sécurité, la cohésion et le patriotisme.
Le président de l’Association Nigérienne des Auteurs Compositeurs Interprètes des Métiers de la Musique (ANACIMM) a également pris la parole pour encourager les jeunes artistes à prendre leur métier au sérieux. Il a tiré la sonnette d’alarme sur la nécessité de former les artistes et de leur assurer une rémunération juste à l’ère du numérique, où la création artistique est souvent exploitée sans retour pour ses auteurs. Son appel à professionnaliser le milieu musical revêt une importance capitale dans un contexte où la musique nigérienne cherche à s’affirmer tant sur le plan national qu’international.
En marge du concours, l’Agence de Promotion des Entreprises et Industries Culturelles du Niger (APEIC) a initié des formations professionnelles, contribuant à renforcer les compétences des artistes et techniciens. Ainsi, 23 musiciens ont été formés à la guitare, tandis que d’autres ont bénéficié d’un enseignement sur le développement personnel, le droit d’auteur et les techniques du son et de la lumière.
Pour agrémenter cet événement festif, un défilé de mode exécuté par « Royal Couture Tahoua », dirigé par le styliste local Yak Le Roi, a ajouté une touche de glamour, mettant en avant des créations modernes et traditionnelles qui ont envoûté les participants.
Les échos de ce concours national résonnent bien au-delà des murs de la Maison de la Culture, confirmant la vitalité et l’ardeur de la scène musicale nigérienne. Le Prix Dan Gourmou ne se limite pas à une simple compétition ; il constitue un véritable catalyseur pour la reconnaissance des artistes et un moteur pour l’essor d’une culture riche et dynamique.
Rendez-vous a été pris pour l’édition de l’année prochaine, avec l’espoir que les artistes nigériens continueront à s’impliquer pleinement dans la promotion de leur patrimoine culturel. La promesse de nouveaux talents et de créations encore plus audacieuses incarne le potentiel infini de la musique au Niger, solennellement généreuse et résolument tournée vers l’avenir.
Mahamadou Tahirou
L’Autre Républicain du jeudi 28 novembre 2024