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14 février, 2025
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Loi de finances 2025 : Les opérateurs économiques mécontents !

Après leur soutien enthousiaste au régime militaire, les opérateurs économiques semblent revenir de leurs illusions. A présent, ils dénoncent à visages découverts le sort que leur réserve le gouvernement du CNSP qui leur a imposé une nouvelle fiscalité dans la loi de finances 2025.

En privé, les opérateurs économiques importateurs des produits de consommation courante ne cachent pas leur colère avec la fermeture prolongée par le Niger de sa frontière avec le Bénin. Le port de Cotonou est le port le plus proche du Niger. Avec la crise politico-diplomatique née des sanctions de la CEDEAO, le CNSP a trouvé une alternative avec le port de Lomé. Le hic, c’est qu’il faut forcément transiter par le Burkina Faso. Plusieurs contraintes sont vécues par les commerçants et les transporteurs : le corridor est long, le délai de transit en territoire burkinabé l’est tout aussi, l’environnement sécuritaire pas du tout favorable avec les menaces des groupes terroristes, l’environnement fiscal difficile avec des taxes diverses. Certains transporteurs sont obligés de passer plusieurs semaines en terre burkinabé avant d’arriver au Niger. Ce qui fait des coûts énormes aux transporteurs et commerçants puisqu’il leur faut prendre en charge le chauffeur et ses apprentis pendant tout le temps que durera leur séjour forcé. Les camions qui y transitent sont comptés par centaines, on imagine bien que cette situation fait vivre les économies locales au Burkina Faso. Ce pays n’a donc pas intérêt à perdre cette manne que lui procure le Niger.

Selon Abdoul Wahab Abdoul Nasser, membre du syndicat national des transporteurs marchandises du Niger, en passant par ce corridor, un transporteur nigérien ne peut que faire deux voyages, ou tout au plus trois par an. En termes de taxes, en territoire burkinabé, il va falloir payer des frais de transit, la carte jaune, le laisser-passer… Ce corridor est impraticable. Ce qui explique en partie la cherté de certains produits importés.

Ces derniers temps, c’est la loi de finances 2025 qui cristallise l’attention des transporteurs des marchandises. En effet, cette loi consacre une hausse très importante de la patente. D’un montant de 500.000 FCFA payables en deux tranches, la patente est passée à 3.600.000 FCFA par an, se plaint le syndicat. D’un ton courtois mais ferme, le représentant du syndicat national des transporteurs des marchandises hausse le ton. Comme on le voit, cette patente a été multipliée par 7. Dans certains pays de la sous-région, regrette le syndicat, la patente varie de 136.000 à 160.000 FCFA.

Le gouvernement cherche de l’argent à tout prix. Le dédouanement des animaux domestiques, vendus hors du pays, est une niche pour contribuer à mobiliser les ressources internes. Espérons que les douaniers n’exerceront pas de contrainte sur ce résident de Dan Issa, qui passe la frontière du Nigeria, pour vendre son petit cabri pour assurer le fonctionnement de sa famille. On mobilise l’argent mais actuellement nos hôpitaux manquent cruellement d’un produit essentiel pour l’anesthésie. Les opérations chirurgicales sont reportées à plus tard. Il semble qu’il y a rupture de ce produit sur l’ensemble du pays depuis déjà trois semaines. Les malades en attente d’opérations sont appelés à être résilients.

La rédaction

L’Autre Républicain du jeudi 13 Février 2025

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