La ministre de l’Éducation nationale, de l’alphabétisation, de l’enseignement professionnel et de la promotion des langues nationales, Dr Élisabeth Sherif, a signé, le 6 février dernier, un arrêté modifiant les horaires de début et de fin des cours dans les établissements scolaires publics et privés du pays. Cette décision, qui prendra effet à compter du 24 février 2025, vise à mieux structurer le temps scolaire tout en prenant en compte les besoins des élèves et des enseignants, a-t-on appris de sources proches du dossier.
Les nouvelles mesures affectent les différents cycles scolaires, à savoir le préscolaire, le primaire, et le secondaire (collège et lycée). Pour le cycle préscolaire, les cours commenceront désormais à 8 heures du matin, et la fin des cours à 13h30 du lundi au jeudi, au lieu de 11h30. Le vendredi, les élèves du préscolaire quitteront l’école à 12h30, marquant une légère réduction du temps d’école en fin de semaine.
Concernant le cycle primaire, les horaires sont également modifiés. Les élèves commenceront leurs cours à 8 heures, et la fin des cours du lundi au jeudi est fixée à 14 heures. Le vendredi, les élèves termineront leur journée scolaire à 13 heures, ce qui permet une pause plus tôt en début de week-end.
Pour le cycle secondaire, c’est-à-dire le collège et le lycée, les cours débuteront à 8 heures du matin du lundi au jeudi. Cependant, le vendredi, les élèves commenceront à 7h45, un changement léger mais significatif, probablement pour permettre un meilleur aménagement du temps scolaire en fin de semaine. La descente des élèves du lundi au jeudi aura lieu à 14h30, tandis que le vendredi, les cours se termineront à 13h00.
Une autre mesure importante de ce nouvel arrêté est la suppression des cours du samedi matin pour les collégiens et lycéens. Cette modification devrait alléger l’emploi du temps des élèves et leur permettre de mieux se reposer et se préparer pour la semaine suivante.
Cette réorganisation des horaires scolaires s’inscrit dans un effort global de réforme du système éducatif au Niger, cherchant à répondre aux défis d’une école plus efficace et plus respectueuse du bien-être des élèves. Mais des questions se posent. Selon M. Kassoum Issa, expert sur les questions de l’éducation, ancien secrétaire général du syndicat des enseignants du Niger (SNEN) et ancien secrétaire général adjoint du Ministère des Enseignements secondaires, interrogé par la télévision Anfani, il y a lieu de procéder à une évaluation de la mesure sur la journée continue en vigueur au cycle primaire pour tirer les leçons qui s’imposent.
Du reste, on s’attendait dans les visas de cet arrêté à voir une référence à une concertation avec les différents partenaires de l’éducation. Une telle concertation aurait pu légitimer la mesure qui intervient en pleine année scolaire alors qu’elle aurait pu l’être avant la rentrée scolaire. Avec la généralisation de la journée continue dans les différents ordres d’enseignement, il y a lieu, selon Kassoum Issa, de songer à un dispositif d’accompagnement dans les écoles afin de permettre aux élèves et enseignants de s’alimenter.
Que va-t-on faire de tout ce temps qui est accordé aux enfants, les après-midis et samedis, s’interroge Kassoum ? Ailleurs, on le sait, le temps libéré est consacré à des activités culturelles et artistiques pour occuper les enfants et éviter qu’ils restent à ne rien faire.
A présent, il reste à voir comment ces changements seront perçus par les enseignants, les élèves, et leurs parents.
Mahamadou Tahirou
L’Autre Républicain du jeudi 13 Février 2025