Par IDDER ALGABID
Je me questionne sur la portée nationale de la « récréation » prévue du 15 au 19 février au Mahatma Gandhi !!!
Après 18 mois de tâtonnements, le CNSP choisit finalement de rassembler ses partisans. Des personnalités godillots, presque des tailleurs, viendront applaudir et certifier des idées conçues ailleurs. Ces assises n’ont rien de national, elles sont sectaires et suivent un emploi du temps privé, loin de représenter véritablement les préoccupations des différentes couches sociopolitiques de notre pays. Il s’agit d’imposer de manière détournée au peuple nigérien une vision surannée et irréaliste d’une élite militaro-civile corrompue, guidée par le goût du lucre et par une soif d’honneurs sans précédent. Ces assises serviront à officialiser la haute trahison du 26 juillet 2023. Entourées d’une grande mesquinerie, elles (assises) ne sont en rien inclusives.
Même en période d’exception et peu importe les raisons, on ne discute pas de l’avenir d’un pays sans tenir compte d’une vaste portion de ses filles et fils. Une nation est une communauté unie par des perspectives communes, un mode de vie partagé, un destin commun, ainsi que la justice et la tolérance. Il n’y a rien de tout cela dans cette révolution de Tiani, où un président élu est injustement séquestré à cause des valeurs qu’il défend et où il subit une discrimination cruelle.
Nous ne consacrerons pas notre temps à expliciter les notions de révolution, de patrie ou de panafricanisme. Dans tous les cas, ces slogans sont contredits par les faits.
L’histoire de l’Afrique est faite d’hommes intègres et courageux. L’Afrique de Nkrumah, de Mandela , de Sédou Badian, de Tanimoune, de Saraounia Mangou, de Kaouacen, de Mali Bero et de Dan Fodio défend la vérité et la justice sociale.
Le panafricanisme en Afrique n’implique pas la fermeture des frontières et l’isolement, mais plutôt la formation de grands regroupements et le respect bienveillant de ses voisins.
L’idée des assises découle donc d’une comédie. Sinon, comment peut-on organiser des assises sans les dirigeants des formations politiques ? Sans la société civile qui s’oppose à la junte ? Sans les artistes ? Bref, sans les autres Nigériens ? Alors pourquoi craindre la contradiction si l’on œuvre véritablement pour le Niger ? Quel est l’avantage de ne rassembler que des vuvuzelas et des laudateurs, que d’éviter tout amendement ou modification des conclusions déjà établies ?
Comment peut-on évoquer l’équité alors que de nombreuses personnes sont indûment incarcérées et d’autres privées de leur nationalité en raison de leurs convictions ? Tandis que certains sont maltraités par la Coldeff, d’autres ne le sont pas.
Quelle interprétation peut-on donner à la disparition des dossiers de la Halcia et du rapport au sein de Coldeff ? Quelle assurance de transparence existe-t-il autour de l’ordonnance relative aux marchés publics ? Quelle est cette justice à géométrie variable ?
La « fada » de Mahatma Gandhi, s’il faut le rappeler, illustre la légèreté qui caractérise ces putschistes et leurs commanditaires civils. C’est plus qu’une profanation que de tenir une rencontre des putschistes dans ce lieu portant le nom de Gandhi. Il s’agirait du second assassinat de ce renommé défenseur de la paix. Gandhi valorisait la force du dialogue et des mots, plutôt que celle des armes et de la tyrannie.
Tout ce qui est réalisé sans notre participation est considéré comme étant contre nous ! Et nous ne serons engagés par aucune conclusion fabriquée entre des putschistes et leurs partisans.
Assurons-nous que cela soit clairement compris et entendu partout ! Nous continuerons notre lutte pour la libération du président Bazoum et pour les principes de la démocratie aussi longtemps que requis.
Nous resterons fiers et dignes en soutenant nos convictions et nos valeurs, et nous triompherons du mensonge, in sha Allah.
IDDER ALGABID