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12 octobre, 2024
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Billet : Au nom de la souveraineté !

Au nom de la souveraineté nationale, le gouvernement du général Tiani a décidé de réviser les accords de coopération militaire avec les pays partenaires qui disposent de forces militaires stationnées au Niger. Cette opération se fera suivant « un projet de protocole d’accord qui leur sera soumis pour insuffler une nouvelle dynamique à la coopération bilatérale ».

Ces pays ont la baraka. Ils ne subiront pas la misère faite aux soldats français dont le pays n’a pas eu le privilège de convenir d’un nouveau cadre de coopération avec la junte ou à l’Union européenne qui va mettre fin au programme EUCAP Sahel suite à sa dénonciation par les autorités militaires. Pour l’essentiel, dans leur coopération militaire, les Etats-Unis, l’Allemagne et l’Italie pour ne citer que ceux-là n’interviennent que dans la formation, les renseignements et les appuis logistiques. A proprement parler, ils ne disposent pas de forces combattantes dans notre pays.

Le ministre en charge des Affaires étrangères a saisi les différentes missions diplomatiques pour les informer de la décision du gouvernement.  En soi, cette décision n’est pas mauvaise si l’objectif est de réajuster les termes de la convention pour prendre en compte de nouveaux besoins liés aux défis sécuritaires en constante évolution.

On constate que le gouvernement du général Tiani n’envisage pas de faire partir ces pays du Niger. Pourtant, c’est ce que réclament les soutiens du CNSP pour qui la souveraineté nationale ne peut s’exercer que lorsque l’on coupe toute relation avec les pays occidentaux. C’est dans cet esprit qu’après le départ des soldats français, ils exigent à présent celui des soldats des autres pays occidentaux qui sont sur le territoire nigérien.

Paradoxalement, c’est parmi eux que se recrutent les partisans du déploiement des troupes ‘’Wagners’’ russes au Niger. Au nom de la souveraineté. On comprend bien que le populisme a conduit certains d’entre eux dans la confusion, l’irrationalité et la déraison en exigeant une chose et son exact contraire. L’une des illustrations, c’est de demander de quitter un grand ensemble d’intégration comme la CEDEAO pour se retrouver dans une minuscule association appelée AES conçue à la hâte pour régler certaines préoccupations géopolitiques du gouvernement malien ; ce dernier assure le leadership de cette alliance conjoncturelle et en impose l’agenda. Tout cela au nom de notre souveraineté nationale.

Nul doute que la démarche du gouvernement faite de réalisme politique va susciter le courroux des labou sannistes qui ne lèvent toujours pas le camp à l’escadrille même après le départ des français dans la perspective du « combat » contre les autres bases étrangères. Ce sera sans doute un point de fracture entre ces dernies et le CNSP.

Dans tous les cas, la souveraineté nationale a des limites. Elle est aux antipodes de l’autarcie dans laquelle certains veulent confiner le Niger.

La rédaction

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