Le vendredi 5 janvier dernier, aux alentours de 20 heures, la localité de Tiawa dans le département de Téra a été victime de frappes aériennes faisant de dizaines de victimes civiles, apprend-on. Une source indépendante a annoncé plus de 50 morts. Dans un communiqué laconique et vague lu sur la télévision nationale, le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) et le gouvernement ont indiqué que : « Ce jour 6 janvier 2024, au cours de ratissage dans le secteur, une patrouille militaire a découvert sur les lieux de la frappe des victimes civiles ». Aucune idée sur le nombre de morts et de blessés.
Le même communiqué de préciser : « Ainsi dans la nuit du 5 au 6 janvier 2024, aux environs de 19h, le poste militaire de reconnaissance de Tiawa a énergiquement repoussé une attaque terroriste menée par un groupe d’une vingtaine de motos. Dans la foulée, des frappes aériennes ont été menées aux environs de 20h30 contre une deuxième colonne de Groupes Armés Terroristes à motos et véhicules en mouvement vers la position militaire de Tiawa. Ce jour 6 janvier 2024, au cours de ratissage dans le secteur, une patrouille militaire a découvert sur les lieux de la frappe des victimes civiles ».
Nous sommes à mille lieues de l’attaque de Tamou, le 24 octobre 2022, qui a fait couler beaucoup d’encre. A cette occasion, 7 morts et 25 blessés ont été annoncés par le Ministère de la Défense Nationale dans un communiqué. Un bilan qui a fait suite à des opérations de ratissage, conduites par l’armée sur un site d’orpaillage clandestin où des terroristes se sont cachés avec plusieurs armes qu’ils ont emportées lors de l’attaque menée contre le poste de contrôle mixte de cette localité.
En son temps, instruit par le président Bazoum, le ministre de l’intérieur Hamadou Adamou Souley était allé sur le terrain, en compagnie de toutes les notabilités locales et des journalistes. A cette occasion, il avait déclaré que « le gouvernement n’a rien à cacher aux Nigériens ».
Les journalistes, tous médias confondus, ainsi que des organisations de la société civile avaient eu la latitude de mener leurs investigations parce que le gouvernement avait fait l’option de la transparence.
A la surprise générale, certaines organisations de la société civile n’ont trouvé mieux à faire qu’à exagérer le nombre de victimes sur le site d’orpaillage. L’association « Tournons La Page Niger (TLP-Niger), par exemple, fait monter les enchères en parlant de massacre des dizaines d’orpailleurs lors d’une opération de ratissage de l’armée suite à une attaque terroriste ayant occasionné la mort de deux policiers le lundi 24 octobre 2022 ».
Une autre association dénommée M62, après une prétendue enquête, avait annoncé qu’il y avait plus de 50 morts et que certains orpailleurs ont été tués dans leurs trous ! D’ailleurs, c’est à cause de cette démesure que Sieur Abdoulaye Seydou, coordonnateur du M62, a été inculpé et emprisonné. Il était sorti de prison à la faveur des événements du 26 juillet 2023. A sa sortie, il était devenu le porteur d’eau de la junte. La suite est connue, le M62 est désormais réduit à sa plus simple expression à savoir un machin au service de la junte pour faire du vacarme.
Chose curieuse, ces activistes qui avaient pris à bras le corps l’affaire de Tamou sont devenus incroyablement sourds muets et aveugles. Pour ne pas les nommer, TLP, M62 et le comité paix et sécurité de Tillabéri qui avaient remué ciel et terre pour que lumière soit faite sur la « bavure » de Tamou sont insensibles sur la situation des victimes de Tiawa. Ces acteurs néo-populistes confortent ceux qui ont considéré qu’ils faisaient un combat politique avec un agenda politicien bien compris. Le temps est le meilleur juge. Aujourd’hui, ces opportunistes sont passés à autre chose comme si les morts de Tiawa ne méritent pas qu’ils en fassent cas. Mus par une logique de positionnement et de récompense pour services rendus à la démolition des institutions de la République, ces enfants de la démocratie sont devenus ses pourfendeurs. Comment convaincre les citoyens du monde que TLP est une organisation démocratique lorsque ses succursales pourraient être instrumentalisées contre le processus démocratique ?
Que dire alors du fameux Comité paix et sécurité de Tillabéri ? Circulez, y’a rien à voir, tout est rose à Tillabéri !
La rédaction