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Niamey
5 janvier, 2025
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BILLET : devoir de transparence !

Tel un mot d’ordre, des gouverneurs des régions et préfets de départements se sont mis à tenir des réunions de vulgarisation de l’interview que le général Tiani a accordée à Télé Sahel, et diffusée le 11 février dernier. Qu’est-ce que les « commandants » pourraient-ils dire de plus ou expliqueraient-ils de mieux que l’auteur de l’interview qui a pris la précaution de parler en 3 langues, à savoir le Hausa, le Zarma et le Français, dans l’espoir d’atteindre un plus grand public ?

Dans les fadas, ces questions revenaient plus souvent depuis que cette série de réunions de vulgarisation s’est emparée de nos entités administratives telle une trainée de poudre.  On se disait qu’il y a peut-être quelques zones d’ombre à clarifier ou des angles à arrondir. Peut-être que l’on s’est rendu compte que le message « présidentiel » a été inaudible. Certains craignaient que le fameux conte du général Tiani sur l’hyène et le lapin ne soit à nouveau ressassé. Ce conte a fait le buzz, et provoque chaque fois qu’on en parle l’hilarité générale.

Ceux qui ont commandité ces réunions de vulgarisation avaient une bonne raison de le faire : il s’agit, comme c’est le cas à la réunion de Niamey, de démentir l’information relative à l’or du Niger retrouvé à l’aéroport d’Addis Abeba. Le général Tiani avait démenti l’information à sa manière. A la réunion de Niamey, les participants ont été informés que cette affaire de l’or n’est que tissu de supputations entretenu par les méchants réseaux sociaux. On n’aura compris : il faut bien désamorcer la bombe car malgré les dénégations du chef du CNSP, l’affaire continue à faire des vagues. Ce, pour au moins deux raisons principales : la première, c’est que les dénégations de Tiani sont intervenues après l’annonce faite par son ministre en charge de la Justice de l’ouverture d’une enquête et de la saisine d’Interpol pour rapatrier l’or d’Addis. La deuxième raison, c’est que peu après l’éclatement de l’affaire, les policiers, gendarmes, douaniers et forestiers, qui étaient en poste à l’aéroport international Diori Hamani de Niamey au moment des faits, ont tous été systématiquement mutés à l’intérieur du pays. Aucune explication officielle n’avait été donnée pour justifier cette mutation collective qui s’apparente bien à une sanction ou tout au moins une façon d’effacer toute trace de témoins. Ce n’est pas en organisant des réunions de vulgarisation, en grandes pompes, que le CNSP va enterrer cette affaire. Il a une obligation absolue de transparence s’il veut convaincre que cette affaire n’en est pas une.

La rédaction

L’Autre Républicain N°04 du 7 mars 2024

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