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10 octobre, 2024
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Journée Nationale de la Concorde 2024 : Les accords de paix mis à mal !

Ce 24 avril, le Niger a célébré la Journée Nationale de la Concorde.  En effet, le 24 avril 1995, le gouvernement et l’Organisation de la Résistance Armée (ORA) signaient l’accord de paix qui mettait fin à un conflit fratricide qui a pris forme dès 1990.

Plusieurs fronts et mouvements armés ont vu le jour pour revendiquer des meilleures perspectives économiques, sociales et politiques pour les zones Nord et Est du Niger. Ces fronts et mouvements considéraient que leurs zones ont été abandonnées par l’Etat qui n’investit ni dans les secteurs économiques ni dans les infrastructures qui offrent des services sociaux de base comme l’éducation, la santé, l’accès à l’eau, etc. C’est pourquoi, certains de ces fronts ont revendiqué le fédéralisme. Déjà, lors des assises de la Conférence Nationale Souveraine tenues du 29 juillet au 3 novembre 1991, l’option de fédéralisme a été rejetée au profit d’une décentralisation la plus poussée possible. L’accord de paix de 1995 a validé cette dernière option afin que le Niger reste un et indivisible.

Outre l’accord de paix paraphé à Ouagadougou, en 1995, il est à rappeler la signature d’autres accords additionnels le 28 novembre 1997 à Alger entre le gouvernement et la coalition de l’Union des Forces de la Résistance Armée et des Forces Armées Révolutionnaires du Sahara, et le 21 août 1998, à Ndjamena entre le gouvernement et le Front Démocratique pour le renouveau.

Ces accords ont permis de mettre fin à la rébellion armée au Nord, au Nord-Est et à l’Est du Niger.

Pour couronner le tout, une cérémonie dite « Flamme de la Paix » a été organisée en 2000, à Agadez, sous la présidence de l’ancien président de la République Mamadou Tandja en présence de plusieurs de ses pairs africains. A cette occasion, des armes utilisées pendant ce conflit armé ont été incinérées.

Il reste désormais à mettre en application les clauses des accords de paix comme la décentralisation la plus poussée, le programme de réinsertion des ex combattants, la construction et l’opérationnalisation des infrastructures économiques et sociales devant permettre de viabiliser les zones affectées par le conflit.

Pour suivre la mise en œuvre de ces clauses, l’Etat a créé une institution spécifique dénommée Haut-Commissariat à la Restauration de la Paix devenue depuis 2011 Haute Autorité à la Consolidation de la Paix.

Chaque année, la localité de Tchintabaraden érigée en capitale de la paix, abrite les festivités entrant dans le cadre de la célébration de la Journée Nationale de la Concorde en présence des hautes personnalités de l’Etat. Cette année, cette Journée intervient dans un climat politique délétère marqué par la démolition des institutions républicaines et la remise en cause d’une des clauses majeures des accords de paix à savoir la dissolution des Conseils Régionaux, Municipaux et de Ville élus. Ces autorités élues par les populations sont remplacées par des Administrateurs délégués nommés par la junte. C’est là un grave recul de l’idéal démocratique et le peu de cas des engagements de l’Etat à préserver le consensus qui garantit la paix.

La rédaction

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